Un billet pour l'enfer
6h30: Le réveil sonne en ce dimanche matin: allez Gaël , lève-toi c'est l'heure!! Un rapide coup d'oeil sur le velux. Les embruns de la nuit sur mes yeux encore clos me font croire au temps sec.........J'ouvre la porte du garage: il pleut - pas de grosses gouttes mais une pluie fine, continue, (le parfait crachin breton) qui vous traverse jusqu'aux entrailles lentement mais sûrement !!!!!
Je prends la direction de Leyme, indécis, essuie-glaces à vitesse intermittente sur un mode crescendo. Une petite heure de trajet et me voici sur le parking du départ!! Où sont Fred, Pascal et Jean Marie (mes copains blogueurs) ? J'ai envie de repartir!!! Je ne les vois pas......je repars. (François à Lamagdelaine Cahors organise une sortie à 9h; j'ai le temps).....non! ils sont là!! Tant mieux! A plusieurs, c'est mieux!! J'aperçois Babar de Bretenoux et ses potes.
Le départ est donné sur le stade: une quarantaine de valeureux combattants sont aux aguets, déjà trempés. (dont 15 gus du club vtt de la Cère toujours présents en nombre dans les manifestations vtt et arborant fièrement leur maillot de club jaune et bleu)
Nous voici lachés sur ce que j'appellerai un voyage aller simple vers l'enfer (retour non garanti)!!! Et l'enfer débute d'entrée de jeu: de la boue, de la boue, de la boue!!!!!!!! Ce n'est pas le paradis!!!
La pluie s'incruste, prend racine.....Toute la rando ne sera qu'une succession ininterrompue d'ornières, de bourbiers, de boue profonde, collante, qui te scotche net, qui t'oblige à rouler 24X 32 sur pente à 1%. Rapidement, nous voici crépis de la tête aux pieds, pour le plus grand plaisir d'un pépé spectateur au patois croustillant!!
Pascal a des problèmes de dérailleur que je n'arrive pas à résoudre; il sera condamné à se passer de la plaque moyenne jusqu'à la fin mais ses jeunes jambes le permettent, la grande plaque lui suffit!!
Les 20 premiers kilomètres sont avalés à la vitesse " phénoménale" de 11.5 de moyenne sur une alternance de montées casse-pattes et de descentes boisées à virages relevés n'ayant qu'un lointain rapport avec le vtt mais plutôt proches du ski ou de la luge. J'ai du mal à suivre mes compères! Ils sont en forme les bougres !! Bref passage par Molières puis arrivée sur un pont de bois , coin de paradis (c'est un comble!) au sein d'une pineraie tapie au creux d'un vallon.
J'en profite (c'est la journée de la femme) pour doubler une "Bretenouxienne" (est-elle Raleuse du blog ? Je n'ose lui demander!!)) chevauchant un Specialized que je reconnais (J'ai une pensée pour toi Domi et pour ton genou; j'espère te revoir bientôt sur les randos!!!).
Nous arrivons au ravito à Bannes: Babar, égal à lui-même, qui en me voyant me lance: Ah! c'est maintenant que t'arrives, Gaël ? Tu fais le 20 km ?(et pourquoi pas le circuit enfant tant que tu y es!! mais bon! c'est babar, je commence à le connaître!)
Le fromage et les pruneaux nous revigorent tandis que certains utilisent déjà le jet..
La suite est du même acabit: 98 % de boue dense, 0.5 % de route (ah! j'y resterais bien!!)
Mais qu'est-ce qu'on fout ici ?(Dire que chez nous, on n'a que des cailloux......)
Le moment crucial du choix du parcours (40 ou 50) ne nous pose aucun état d'âme: les 4 compères d'un commun accord spontané prennent à gauche l'option 40 km ( ce sera bien suffisant).
Les fortes pentes s'enchaînent les unes après les autres (mais ça descend jamais ici ? ) jusqu'au Pech Pendit point culminant de la rando (620 m ). Jamais de plat pour récupérer ( elles sont où nos reposantes vallées ??) Jean Marie et Pascal s'envolent, je reste en retrait avec Fred que les crampes chatouillent. Nos dérailleurs rechignent, nos chaînes grincent. Le brouillard se fait de plus en plus épais et nous mouille copieusement. Le circuit nous amène vers St Jean Lagineste, Mayrinhac Lentour. Nous sommes des éponges !!!!!! Nous doublons des enfants;quel courage! Bravo les petits!!
C'est l'arrivée sur Aynac et la bonne surprise qu'on n'espérait plus: le ravito devant le château ( vous savez , celui qu'ils veulent vendre par référendum communal récent). On y retrouve Pascal, fringant (Jean Marie, en grande forme et pressé par ses obligations familiales a définitivement pris la poudre d'escampette). Le saucisson et le cantal nous regonflent. Fred se refait une santé. Nous repartons pour les derniers kilomètres -encore 7- dans les bois et la boueeeeeeeeeeeeeeeeeeee.
Nous devinons péniblement à travers le verre opaque de nos lunettes les premiers bâtiments de Leyme et nous terminons "heureux" les 43.5 km 1300m de D+ de ce qui fut un enfer véritable mais dont on a pu gagner le billet retour!!!
Nos narines sont pleines, la boue s'est infiltrée partout jusque dans les moindres replis. Nos vélos ne sont plus qu'une masse informe.
Un double poste de lavage vtt , une douche surpuissante ainsi qu'un très copieux ravito à l'arrivée ( pâté, grillades,, quatre-quarts, pruneaux, vin et café) ponctuent cette aventure dantesque.
Bravo l'organisation sans faille!! Beau circuit, pas mal de singles!
On y reviendra mais dame météo sera priée de faire des efforts ce jour-là!!!
Gaël