Transvésubienne: le CR de Crozmaxx (vtt de la Cère)

Publié le par G58

A chaud sa première réaction:  

c'est l'enfer, le vietnam, plus jamais ca

je veux plus y aller, m'en parler plus, j'en ai encore mal partout, meme le porte feuille s'en souvient

vive les randos du lot et de la corrèze! ca me suffit largement

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Quelques jours plus tard.........

Maintenant remis de la fatique et des émotions: une petite bafouille sur ce qui reste a ce jour la plus dure expérience de VTT que j'ai vécue, que nous ayons vécue, devrais-je dire

bien installés, quoique sommaire, dans notre chalet de st martin vésubie, nous allons passer un samedi minuté et sans temps mort:

monter à la colmiane (9 km de col a vélo), récupérer les plaques de cadre et marquer les vtt le matin, descendre à nice poser le fourgon dans un endroit... le plus calme possible et gratuit si possible, et récupérer wilfred qui arrive de toulouse.

ceci gentiement guidés par la soeur d'alain, niçoise de son état donc chez elle.

retour à st martin, 2 ou 3 courses à carrouf et remontée en voiture cette fois, à la colmiane pour le briefing de mr george...

briefing qui va finir de détraquer l'estomac perturbé d'alain ! ca va etre dur! pour ma part, je connais un peu ce qui nous attend, bien que l'édition 2010 n'a rien à voir avec celle que j'ai faite il y  10 ans, mais bon, j'y reviendrai!

retour au chalet pour un diner très chargé en sucre lent (trop pour moi) et dodo très tot car levé 4H30 ( 2 navettes à faire avec la voiture de wilfried pour monter les 4 vélos et les gus au départ)

départ pour 6H30, je sens le regard de mon alain crispé, tandis que je retrouve un pote de fréjus que je ne pensais pas voir là!

on part en queue de peloton, le début est montant et s'avale bien , je roule avec alain, éric semble devant et wilfried derrière

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la première partie grasse nous perturbe un peu mais dans l'ensemble ca roule bien et les gars sont assez courtois

la première descente arrive après le ravito 1, le relief tracé sur la plaque de cadre permet de suivre l'avancée en temps réels, c'est un bon point pour gérer la crise.

bon an mal an, le premier gros portage du brec d'utelle se profile (la photo caractéristique de la trans V qu'on retrouve souvent sur les CR des uns et des autres)  et là, ca va me faire très mal.

pas eu le temps de m'entrainer à porter le vélo, c'est un fiasco, myriam saugy la 1ére fille me passe ici accompagnée d'une 50taine de gus, je vais devoir pousser le vélo jusqu'à la fin: je n'arrive pas à le positionner correctement sur les épaules, un coup j'ai le grand plateau dans la nuque, un coup j'ai la tige de selle qui me gène, un coup il ne s'équilibre pas et tombe, enfin bref, c'est mort pour porter, je sais que là je vais perdre un temps fou

la descente qui suit est infernale et le vide me paralyse, j'en ferai une bonne partie à pied, comme dit crapoto, il faut des grosses "corones" pour passer, que je n'ai pas 

alain me rejoint au ravito de la madonne d'utelle puis part devant, je refais le plein d'eau, me gave de sucré/ salé et repars pour une belle descente "cassante" (euphémisme)

là je vois l'orbea d'alain couché au bord du chemin: "alain???!!! ca va?! tu fais quoi??- je ch....- ah ok!!! je trace alors!"

belle et très longue descente sur pont de cros ou j'envoie un peu fort: crevaison par pincement à l'avant: les boules...

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alain me passe, je ne le reverrai qu' à cimiez

julien de sport bike parti 1/4 d'h derrière nous en 2 éme vague me passe un peu avant pont de cros: normal, c'est un avion en descente

le gros portage, très gros portage , après pont de cros va me faire très très mal

vélo en poussette, les 1ére crampes vont se faire sentir avant la décharge

et là, comble de malchance, je me retrouve de nouveau à plat: re-belotte, les coups de pompe à donner me fusillent les bras et le moral, je vais mettre un temps fou pour atteindre les 2,5b indispensables pour ne pas re-pincer , c'est par 10zaine que les types me doublent, mais pas d'éric ni de wilfried, je crois éric devant avec alain à cet instant

l'arrivée sur le ravito 3 sera laborieuse, aprés plusieurs pauses pour m'étirer, j'arrive sur le bac en ciment ou bon nombre vont s'arrêter pour s'asperger de cette flotte nauséabonde!

je vais rester plus de 30 min au R3, assis dans les fauteuils en toile des pompiers à me demander si je continue ou pas? je regraisse ma chaine rincée par la boue du début et repars dans une descente encore inhumaine et interminable

j'en viens à espérer les côtes, mais une fois dans celles-ci, j'agonise! c'est une fin éprouvante et une troisième crevaison, réparée à la bombe, va m'achever

yéti 47, que je connais pas à ce moment là,

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va me passer avec son spad sur le dos : alerte lui

la descente sur le R4 me rappelle vaguement un passage de 2001, 10 ans plus jeune, avec mon cannon F2000, je ne me souviens pas avoir autant souffert.

je retrouve  FP 46 dans la cote

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aprés le R4 où je ne m'éternise pas car limite hors temps: c'est un zombie qu'il va voir passér, quasi incapable de parler tellement la fatigue, les crampes et l'envie d'en finir me paralysent

ensuite viennent la descente du mont chauve sur des pierres acérées comme des couteaux idéales pour tailler les pneus et  la "jungle" avec sa descente tout shuss en ligne droite, comme j'adore -en tant normal-

puis c'est la paillon, rivière sale s'il en est, avec ses sacs plastiques , ses squates a clodo, ses tessons de bouteilles, ses poubelles: que les hommes sont sales, qu'est ce qu'on va laisser a nos gosses comme planéte? (et je repense aux innombrables "coup de fouets " et autres barres énergétiques gisant sur le sentiers depuis la colmiane: super l'image du sport qu'on laisse aux marcheurs...et je ne parle pas du bilan carbone des allés-venus entre nice et valdeblore en bus en voiture en moto...)

une pensée pour mes potes du club de la cère, où sont ils? leur est il arrivé une tuile? le portable sonne depuis le mont chauve, est ce alain arrivé certainement depuis longtemps qui m'appelle?

Arrivé en haut des escaliers, le fameux sticker collé sur la plaque je retrouve mes compagnons de galére. Sans dire un mot je m'assois à coté d'eux, vidé, exsangue, même pas attiré par cette paella et ce beignet au nutella posés sur la table

c'est bel et bien fini,

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alain est là depuis presque 2 heures: chapeau bas, un physique exceptionnel qui lui a permis d'appréhender un circuit pas spécialement fait pour lui

éric et wilfried ont arrété au 3 éme ravito à levens et j'ai bien failli faire comme eux, si tel avait été la cas, je n'aurais pas eu le moindre complexe tant la difficulté de ce périple et l'engagement qu'il réclame ne permettent aucunement de rayer quiconque qui ne termine pas

papy à l'air désappointé,

je fais la connaissance de yéti 47 (je ne sais pas son prénom?)

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shupa et crapoto discuttent au loin avec d'autres ride air que je connais pas

j'avais sous estimé la difficulté, je n'étais pas prêt à me prendre une telle reculée

je ne pense pas revenir de si tot, c'est trop d'organisation et de frais pour un WE trés speed et trés éprouvant et je repars l'esprit  encombré d' un mélange de satisfaction  et de déception.

en tout cas, je prendrai bien plus mon pied à "envoyer de la braquasse" comme on dit en plaisantant avec mes copains du club de la cère sur les randos du lot  où chambrage et tirage de bourre sont de mises, qu'à venir me pousser à bout sur un parcours aussi extrème tous les ans

à chacun son analyse, mais c’est une expérience personnelle qu'il faut vivre une fois au moins dans sa vie de vttiste, je dirais comme un défi où le dépassement de soi prend le pas sur toute notion de plaisir

 

Publié dans Compte- rendu

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Y
<br /> <br /> En fait, je me prénomme Jérôme <br /> <br /> <br /> <br />
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